Dans une lune de Jupiter, loin des Grands Voisins...
Organisé par 2020, Universite Populaire des Grands Voisins, La Ressourcerie Créative, Les Arts Voisins - Galerie, workshops et boutique
Heure et lieu
18 oct. 2019, 18:00 – 20:00
74 Avenue Denfert-Rochereau, 74 Avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris, France
À propos de l'événement
A l'occasion de l'EXPO: Odyssée de l'espace dans l'espace de liberté des Grands Voisins, évènement exceptionnel dans la Galerie Arts Voisins
18h : "La chambre à brouillard" par Aurelien Riou (Les Petits Débrouillards)
Installation et mise en place de la chambre à brouillard, détection de particules cosmiques jusqu'à l'épuisement de la glace carbonique
18h30 : "Dans une lune de Jupiter" par Frédéric Ghiglione
Il est grand temps de rallumer les étoiles », écrivait Apollinaire. L'artiste partage avec l'astrophysicien le rêve fou de sonder l'insondable, il répond à l'infini des particules par la finesse des sens. Si les corps sont faits d'atomes, la psyché humaine est faite de constellations et rien ne prouve qu'elle ne soit pas infinie.
Car il s'agit plus de poser les questions que de fournir des réponses, d'ouvrir aux doutes que de donner des certitudes. Les règles de la physique, la gravitation, la relativité générale et la mécanique quantique ouvrent les possibles. Les artistes le savent : l'improbable perd son sens porté à l'infini et la vie est complexe par ses composantes réelles et imaginaires.
En 1975, dans le paradoxe de l'information mis en lumière par Stephen Hawking, il y a une place entre l'infiniment grand de la relativité générale, et l’infiniment petit de la mécanique quantique. Cette place est le royaume de l'imaginaire car si les trous noirs s'évaporent à l'échelle quantique, l'information est perdue et le postulat fondamental de la mécanique quantique, la non-réversibilité, s'évapore avec.
Les sciences de la nature convergent-elles encore vers une seule équation ? Vers une équation du tout ou une théorie du tout ? Pourra-t-on un jour passer du microcosme au macrocosme ? La théorie des cordes semble à ce jour avoir échoué à réunifier la gravitation et la mécanique quantique. Reste son nom qui nous renvoie à l'innocence des jeux d'enfants dans les bacs à sable des jardins publics et à toutes les relativités des existences humaines. Reste cet incroyable cosmos qui dépasse notre raison : comment peut-on imbriquer des infinis ?
L'espace et le temps ne sont plus comme le pensait Newton un cadre figé, mais ils sont en relation avec le contenu. Cette importance du contexte questionne la réalité qui nous entoure. Le phénomène dépend autant de l’observateur que de l’observé. Les lois de la physique restent-elles absolues ou bien sont-elles issues de notre époque, en relation avec notre culture, notre histoire et nos attentes ?
Aujourd'hui dans les méandres du Mégamonde, l'imaginaire remplit le vide des théories physiques les plus élaborées et les plus ambitieuses : au delà des géantes bleues qui deviennent des géantes rouges puis explosent en supernova, vers les aurores boréales, près de l'équateur galactique et dans l'équation du temps, les étoiles à neutrons, les naines blanches, les naines rouges ou les jeunes lunes sont des échos à nos rêves d'enfants. Les anticrépuscules précèdent les aurores, c'est l'affaire des artistes ! On revient des trous noirs, les abîmes sont les mères du sublime, et ainsi va la création.
L'artiste est donc chez lui dans l'astrophysique, et comme le chat de Schrödinger il pousse la réalité et en même temps, il la fuit. Peut-être existe-t-il quelque part dans la voie lactée cette poudre magique que l'on appose sur le front des hommes et des femmes en Mauritanie !
Aujourd'hui, nous aborderons la vie extraterrestre qui existe dans Europe, une lune de Jupiter, sous 50 kilomètres de glace jusqu'à l'épuisement de la glace carbonique, solvant nécessaire, pour la chambre à brouillard d'Aurélien."